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Jeux techniques

Une ville jalonnée d’écrans noirs. Une phrase en blanc, sous-titrée d’un jaune anglais : « Je crois en l’invisible / I believe in the invisible ». L’écran noir a quitté la salle de cinéma, le cadre de l’ordinateur, il est devenu image imprimée, affichée sur les murs de la cité, offert au regard des passants sous la lumière du jour. Écrans, machines et mécanismes plus ou moins complexes, l’oeuvre de Joséphine Kaeppelin s’empare de la technique, en propose une réappropriation au service du champ poétique. La technique n’est peut-être pas la voie de l’aliénation irrémédiable dans laquelle l’homme se serait égaré. L’artiste replace la machine dans le jeu social, l’interroge comme un miroir à même de dire quelque chose de notre fonctionnement. « Les machines ont une subjectivité », nous lance avec provocation Joséphine Kaeppelin. Toutes les machines pour peu qu’on s’y intéresse, que l’on interagisse avec elles, se transformeraient-elles en machines célibataires, en machines désirantes ?

Florence Andoka
texte paru dans La quotidien de l'art en date du mercredi 23 Novembre 2016