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note sur ma pratique

Joséphine Kaeppelin déploie un travail artistique initialement basé sur l’usage de machines. Les appareils
sont à la fois des moyens de production et une matière à réflexion. Elle interroge la prédominance de la
machine et des technologies dans le monde d’aujourd’hui. Mettant en avant des usages et des gestes,
elle tente de maintenir un état de conscience dans l’utilisation que nous avons des technologies. Utilisant
des formats prédéfinis et standards, des paramètres par défaut, elle expérimente la réappropriation par
l’utilisation. Employer une machine à contre-emploi, ou dévier la finalité d’un programme peuvent être
assimilé à des actes de résistance - moyen de créer un temps et un espace de liberté et de réflexivité.
Elle envisage notamment l’arrêt d’urgence d’une machine comme un moyen de réfléchir à une production
industrielle. Elle court-circuite une activité donnant ainsi à voir le système qui la structure.

Ces travaux récents considèrent un système à plus grande échelle : la société. Elle collabore non plus
uniquement avec son imprimante de bureau, mais avec des entreprises, des artisans, des professionnels de
secteurs différents pour comprendre d’autres systèmes d’activités. Empruntant des actes de travail pour
questionner des usages, elle souhaite recentrer l’attention sur la présence humaine au sein d’un système de
production en prise avec des machines, un rendement et des procédures. Elle interroge la conscience dans
l’action et le « faire », l’indépendance de choix et la singularité dans un système, la réalisation de soi
par et dans une activité.

joséphine kaeppelin, janvier 2015